vendredi 19 décembre 2008

Réaction de l'APARECO suite à la publication du dernier rapport des experts de l'ONU sur les destabilisateurs de l'Est de la Rdc

Suite à la publication le 12 Décembre dernier du rapport des experts de l’ONU reconnaissant formellement l’implication active et criminelle du Rwanda dans la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO) livre, à l’intention du peuple congolais, ses analyses et observations, pour lui permettre de décrypter à travers ce document, la véritable attitude de la Communauté Internationale en RDC et la complicité du Chef de l’Etat congolais dans cette crise multiforme.

1. Depuis le début de la crise à l’Est de la RDC, l’ONU a toujours eu connaissance de la présence rwandaise au Kivu et de l’appui de Kigali à Laurent Nkundabatware

a. Par les travaux de ses propres experts : En effet plusieurs rapports de ceux-ci prouvent que le Rwanda a toujours oeuvré pour le maintien et le renforcement, par tous les moyens, de ses troupes à l’Est de la RDC:

􀂃 En novembre 2001, Voici ce que déclaraient déjà il y a sept ans, ces experts de l’ONU à la page 7 de l’Additif au rapport du groupe d’experts de l’ONU, présidé par Monsieur Mahmoud Kassem, et portant sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres ressources de la RDC: « Le coltan provenant de la RDC sort d’Afrique principalement par Kigali et entre en Europe principalement par Ostende et Anvers. »

[…]. A la page 8 du même rapport, ils ajoutaient que: « En outre, dans l’ensemble, les données présentées par le Gouvernement rwandais relativement à sa production et à ses exportations de coltan, en particulier les statistiques fournies par la Banque nationale du Rwanda sur le volume annuel et la valeur annuelle des exportations de coltan, ne sont pas cohérentes.Cependant, la tendance générale que révèlent ces statistiques est que les exportations de coltan du Rwanda ont pratiquement triplé entre 1998 et 2000. »

[…] A la page 29 du même rapport, les experts concluent : « Il existe par conséquent un lien très clair entre la poursuite du conflit et L’organisation des Nations –Unies consacre par ce rapport, l’hypocrisie et l’échec de la Communauté Internationale en République Démocratique du Congo. L’APARECO appelle le peuple congolais à en tirer les leçons nécessaires à sa survie.
l’exploitation des ressources naturelles. Il ne serait pas faux de dire qu’ils découlent l’un de l’autre. »

􀂃 En Octobre 2002 : Le Rapport final de l’enquête du groupe d’experts de l’ONU présidé par Monsieur Mahmoud Kassem et portant toujours sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres ressources de la RDC fut transmis au secrétaire général de L’ONU le 8 octobre 2002.

Les mêmes experts de l’ONU constataient à la page 6 de leur rapport: « La plus grande partie de la colombotantalite exportée de l’Est de la République démocratique du Congo (pas moins de 60 à 70 %), est extraite sous la surveillance directe des superviseurs de l’APR préposés aux activités minières et évacuée directement vers Kigali ou Cyangugu par avion, à partir des aérodromes proches des mines. Aucune taxe n’est versée.

Des avions militaires rwandais, des avions de Victor Bout et de petites compagnies aériennes sont utilisés pour transporter le coltan.
L’APR maintient son contrôle sur la plupart des mines de colombotantalite où les gisements sont importants, où la teneur en tantale est élevée et où les aérodromes locaux sont accessibles. Dans les sites d’extraction qui sont gérés par les superviseurs de l’APR, divers régimes de travail forcé coexistent, pour l’extraction, pour le transport et pour les tâches domestiques.

Selon de nombreuses sources, il serait largement fait appel à des prisonniers importés du Rwanda, qui travaillent comme main-d’oeuvre sous contrat. » […]
Poursuivant leurs investigations à la demande du conseil de sécurité de l’ONU le même groupe d’experts ajoutait également : « Le Groupe (d’experts) a eu connaissance d’autres tactiques employées pour masquer le maintien de la présence d’une force armée inféodée au Rwanda.

Des sources dignes de foi lui ont signalé une initiative du chef d’état-major de l’Armée nationale congolaise, le major Sylvain Mbuki, visant à réorganiser les forces du RCDGoma de façon à intégrer un plus grand nombre d’hommes de l’Armée patriotique rwandaise dans les unités de l’Armée nationale congolaise et les forces de défense locales composées d’éléments pro-rwandais.
La plupart de ces unités ont été dirigées un temps par l’Armée patriotique rwandaise et, avec la restructuration en cours, de nombreux soldats de l’Armée patriotique rwandaise vont entrer dans les rangs de l’Armée nationale congolaise. »

􀂃 En juillet 2004, à la page 23 du rapport du groupe d’experts portant sur le respect de l’embargo sur les armes en RDC on peut lire ce qui suit: « Le Groupe d’experts a conclu que le Rwanda violait les sanctions en apportant une aide directe et indirecte, aussi bien en République démocratique du Congo qu’au Rwanda, aux soldats mutins de Jules Mutebusi et Laurent Nkunda pendant leurs opérations militaires armées contre les FARDC.

Le Rwanda a également exercé un certain degré de commandement et de contrôle sur les forces de Mutebusi. Le Groupe d’experts a découvert, lors des entretiens qu’il a eus avec des personnes directement impliquées, que certains commerces ainsi que des cibles financières et politiques à Bukavu avaient été épargnées sur ordre direct des autorités rwandaises. »

b. Grâce aux congolais eux-mêmes : Dans son ouvrage « Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux» paru en Novembre 2004, le président de l’APARECO, Monsieur Honoré Ngbanda dénonçait déjà cette présence rwandaise en RDC et apportait de nombreuses preuves de celle-ci. Notons que quatre ans après la publication de ces preuves, aucune d’elles n’a jamais été contestée par leurs auteurs.

A titre d’exemple, nous relevons deux des documents produits dans les annexes 14 et 20, et qui sont suffisamment éloquents. L’annexe 14 (pages 424 et 425) est une copie de la note du ministère rwandais de la Défense (avec copie pour information à la présidence rwandaise) datée du 12 Août 2004, adressée à Laurent Nkunda, lui confirmant un envoi d’armes et d’hommes tout en lui donnant des instructions. Ensuite l’annexe 20 (à la page 441) est un e-mail du 23 mai 2004 expédié par James Kabarebe (chef d’Etat –Major rwandais) à Azarias Ruberwa (alors Vice-président du gouvernement congolais de transition).
L’officier rwandais remercie Ruberwa pour le passeport congolais qu’il lui a fait parvenir et lui en demande deux autres. Ce document constitue une preuve supplémentaire du travail d’infiltration du Rwanda en RDC.

Dans cet ouvrage le président de l’APARECO confirme également la volonté du Rwanda d’infiltrer et de noyauter l’armée congolaise. Et les dispositions que Monsieur Honoré Ngbanda relève à cet effet, correspondent à ce qu’évoquent les rapports d’enquête des experts de l’ONU. Dans le chapitre intitulé « L’armée de la RDC minée par le président du Rwanda » à la page 324, il écrit ceci : « …après avoir subi une forte pression de la part de l’opinion internationale qui commence à se poser des questions sur la présence prolongée de l’armée rwandaise sur le territoire congolais, Kagame a conçu, de 1999 à 2001, une armée de substitution à l’armée officielle rwandaise en RDC.

Il a procédé à la formation de deux bataillons composés exclusivement de jeunes rwandais sous l’étiquette des Banyamulenge qui ont été mis dans les rangs de l’armée du RCD-Goma. Ces bataillons sont destinés à être intégrés au sein de l’armée nationale congolaise lors de l’inclusion des troupes engagées dans la guerre depuis 1998, comme le prévoit « l’Accord Global et Inclusif ».
Kagamé est d’ores et déjà assuré d’avoir des bataillons entiers au sein de la future armée nationale congolaise.
Il se prépare ainsi à manipuler de l’intérieur et pendant plusieurs années encore l’armée de la RDC.
Les dernières informations dont je dispose révèlent la formation en cours de deux bataillons à Bugarama et à Cyangungu (Rwanda), qui devraient renforcer l’effectif existant en RDC.[…]pour preuve cette lettre du Général Gatsinzi Marcel, ministre de la Défense du gouvernement rwandais adressée le 12 août 2004 au général Obed Rwabasira, commandant de la région militaire du RCD-Goma. Cette lettre « officielle » (annexe n°13, pages 422 et 423) traduit l’assurance et l’arrogance dont font preuve les autorités rwandaises qui ne semblent plus prendre les précautions élémentaires pour cacher leurs engagements en RDC.

« Nous vous envoyons des militaires Banya qui viennent de terminer leur formation », écrit le ministre rwandais à son collaborateur du RCD, « et également les nôtres qui sont bien aguerris au combat. Prenez bien soin d’eux. Veuillez recevoir en attendant ces fusils (armes) monté(e)s, nous vous enverrons le reste dès qu’ils (elles) seront monté(e)s. Veuillez nous envoyer ce que vous avez promis. » Ceci montre à quel point l’armée dite congolaise du RCD Goma est complètement inféodée au Rwanda. […]»

Lorsque l’on ajoute à tous ces documents, les différents rapports publiés par plusieurs organismes internationaux et non gouvernementaux, oeuvrant dans différents secteurs tels que ceux de Défense des Droits de l’Homme (par exemple Human Rights Watch que l’ONU vient même de récompenser cette année pour son action), il apparaît d’autant plus évident que l’Organisation des Nations Unis a toujours eu connaissance des implications rwandaises en particulier, en République Démocratique du Congo.

2. Le dernier rapport de l’ONU met en relief l’échec des politiques appliquées en RDC par la Communauté internationale et l’incapacité de l’ONU à sanctionner le Rwanda
Malgré tous les constats de l’ONU concernant la RDC, notamment dans sa Résolution 1457 adoptée par le Conseil de sécurité à sa 4691e séance, dans laquelle elle notait déjà en 2003:
« …avec préoccupation que le pillage des ressources naturelles et autres richesses de la République démocratique du Congo se poursuit et constitue l’un des principaux éléments qui entretiennent le conflit dans la région ».

Elle exigeait également par conséquent que « …tous les États concernés prennent immédiatement des mesures pour mettre fin à ces activités illégales qui perpétuent le conflit, entravent le développement économique de la République démocratique du Congo et exacerbent les souffrances de sa population »

Malheureusement, force est de constater que plus de 10 ans après le début du conflit armé, le peuple congolais continue à subir toujours et encore les effets néfastes d’une série de guerres d’agression de la part de certains de ses voisins, sans qu’aucun d’eux ne soit sanctionné par les instances internationales compétentes. Pourtant, dans cette même résolution comme dans d’autres, l’ONU dit réaffirmer « la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de la RDC », et aussi « la souveraineté de la République démocratique du Congo sur ses ressources naturelles».

Mais paradoxalement, ses propres rapports montrent que certains membres des plus influents au sein des Nations Unies soutiennent secrètement les pays agresseurs de la RDC, notamment le Rwanda, malgré l’ampleur de la monstruosité des exactions que subissent les populations de l’Est de la RDC. Plusieurs pays profitent ainsi du chaos congolais pour bénéficier des dividendes des trafics en tout genre, favorisés par l’absence d’un état de droit.

Ainsi le dernier rapport des experts de l’ONU présidé par Monsieur Jason Stearn et évoquant la complicité du Rwanda dans la crise qui secoue la RDC n’annonce rien de nouveau puisque les mêmes types de faits avaient déjà été stigmatisés des années durant par d’autres experts du même organisme (le groupe présidé par Mr Mahmoud Kassem notamment).
La question que le peuple congolais se pose à juste titre est plutôt de savoir pourquoi le Rwanda continue-t-il à jouir d’une telle impunité et à narguer toute la Communauté internationale durant plus d’une décennie?

Pourquoi les Pays Bas sont les seuls à avoir décidé de réagir à l’annonce du rapport, en suspendant une partie de leurs aides au Rwanda ?
Pourquoi la Grande Bretagne, principal bailleur de fond du Rwanda ne fait –elle pas de même ? Elle, dont l’ancien premier Ministre Monsieur Tony Blair est devenu le conseiller du Chef de l’Etat Rwandais, Monsieur Paul Kagamé.

Pourquoi l’ONU fait-elle plus de tapage autour de cette énième « révélation » qui n’en est pas une ? Certaines sources estiment que ce dernier rapport serait passé inaperçu et rangé dans les tiroirs des archives de l’ONU s’il n’y avait pas eu une fuite au profit de l’agence Reuters qui en a fait écho. Dès lors, nous pouvons présager de la suite qui sera donnée à ces « révélations » après que les esprits se seront calmés.

3. Le dernier rapport de l’ONU met en relief l’impossibilité d’une action efficace pour résoudre la crise, à cause de la complicité flagrante de Joseph Kabila dans le processus d’occupation et de balkanisation de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda.

Lorsque les experts de l’ONU relèvent dans leur dernier rapport que le gouvernement congolais a sciemment cautionné l’implication active des FDLR dans les combats qui ont lieu à l’Est de la RDC, ils confirment bel et bien le rôle que joue Joseph Kabila dans le schéma secret du triumvirat qui le lie à Paul Kagame et Laurent Nkunda.

En effet, le soutien ostentatoire que Joseph Kabila apporte aux interahamwes hutus du FDLR a pour but de fournir à Kagamé le prétexte de voler au secours de Nkundabatware. Et pour justifier devant l’opinion congolaise le bien-fondé de ce recours aux milices hutus rwandaises, Kabila est obligé de saboter la mise sur pied d’une armée réellement congolaise.

Mieux, il s’applique à la liquider en éliminant systématiquement ses hommes de troupe en les livrant à travers des embuscades et des pièges que leurs tendent les troupes du CNDP de Nkunda sur bases des renseignements que leur fournissent les officiers tutsis au sein du commandement des FARDC. Qui pis est, les valeureux officiers des FARDC sont quotidiennement éliminés par les bourreaux au service de Kabila, sous prétexte de menace ou d’atteinte à la sécurité d’Etat.

Aujourd’hui comme hier, l’ONU connaît tous les détails de l’implication rwandaise dans le conflit en RDC ; elle connaît les vrais commanditaires de cette sale guerre et les véritables mobiles économiques et financiers qui les animent ; elle connaît l’identité des multinationales installées au Rwanda et en Ouganda et qui alimentent les différentes milices et forces armées régulières engagées dans les combats dans cette région de l’Afrique ; Depuis toujours l’ONU connaît les circuits des trafics d’armes et de matières précieuses de l’extérieur vers la RDC, et du Kivu vers l’extérieur.
Mais jamais l’ONU ne depassera le stade d’enquête et de révélation pour prendre des dispositions pratiques pour éradiquer les causes premières de cette guerre que constitue l’appât du gain !
Le faits montrent que devant la dégradation de la situation en RDC, les pays membres de la Communauté Internationale divisés et opposés entre eux à cause de la divergence de leurs intérêts respectifs, se contentent seulement de déplorer les millions de morts et les centaines de milliers de déplacés en RDC, mais ne parviennent pas appliquer les règles de droit international qui permettraient de protéger le peuple congolais des actions criminelles du Rwanda.

4. CONCLUSION : Seul le peuple congolais est désormais dans l’obligation de faire respecter sa souveraineté et l’intégrité de son territoire national.
Devant ce constat d’impuissance de la part de l’ONU à apporter des solutions efficaces à la crise qui menace l’existence même de la RDC en tant qu’Etat :

􀂃 L’APARECO réitère sa détermination à oeuvrer assidûment à l’intérieur même du pays pour stopper le processus d’occupation, de pillage et de balkanisation de notre pays la RDC en s’attaquant aux causes premières de cette crise. Car la seule solution efficace consiste à décapiter le serpent pour éviter qu’il continue de semer indéfiniment la mort au sein du peuple congolais !

􀂃 L’APARECO lance un appel à tous les patriotes congolais à l’intérieur du pays à se mobiliser autour des différents groupes actifs des patriotes résistants qui s’organisent déjà chaque jour au sein des institutions politiques nationales et provinciales (Présidence de la République, Parlement, Sénat, Gouvernement et Entreprises…), au sein de l’Armée nationale et de la Police nationale, au sein des Universités et Instituts supérieurs, au sein des églises conventionnelles et des associations culturelles et sportives…., afin de conjurer les démons de la peur et de la torpeur, et de prendre en mains les destinées de notre pays.

􀂃 L’APARECO exhorte les patriotes de la diaspora à ne pas céder aux diverses et multiples manoeuvres d’intoxication, de diversion et de division que les hommes et les femmes au service des prédateurs et des occupants de notre pays déploient abondamment ces derniers temps pour anéantir le rôle catalyseur de la diaspora dans le combat de libération de la République Démocratique du Congo.

Pour le Comité National de l’APARECO
Paul-Rigobert AKANGA
Secrétaire Général Adjoint et Porte-parole


Documents de références :

􀂃 « Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux» écrit par Monsieur Honoré Ngbanda, paru en Novembre 2004 aux éditions Duboiris/ www.aparecordc.org
􀂃 « Autopsie de la tragédie congolaise. L’alliance des vautours » téléchargeable sur le site www.aparecordc.org (en version française & anglaise)
􀂃 « Joseph Kabila ? Des origines cachée du Sphinx à son ascension sanglante au pouvoir » téléchargeable sur le site www.aparecordc.org (en version française & anglaise)
􀂃 Rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la République démocratique du Congo (S/2001/357) 12 avril 2001/ Safiatou BA NDAW
􀂃 Additif au rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la République démocratique du Congo (S/2001/1072) 13 Novembre 2001/Mahmoud Kassem
􀂃 Rapport final du Groupe d’experts de l’ONU sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la République démocratique du Congo (S/2002/1146) Octobre 2002/ Mahmoud Kassem
􀂃 Rapport du groupe d’experts de l’ONU portant sur le respect de l’embargo sur les armes en République démocratique du Congo (S/2004/551) 15 Juillet 2004 / Leon-Pascal Seudie

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