mercredi 31 mars 2010

Joseph Kabila trouve 25 morts congolais rien à ses yeux !

Le gouvernement de Joseph Kabila a minimisé mardi l'ampleur d'un massacre commis fin 2009 par les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur.C'est surprenant l'empressement de venir démentir, évoquant un bilan de 25 morts, très en dessous de ceux de l'ONU et de Human Rights Watch annonçant respectivement 290 et 321 tués.

Dans un rapport publié samedi, HRW a accusé les rebelles de la LRA, l'une des guérillas les plus brutales au monde et particulièrement atroces en Rdc d'avoir massacré au moins 321 civils et enlevé plus de 250 autres personnes dont au moins 80 enfants dans l'extrême nord-est de la RDC.

Ces rebelles dont le chef Joseph Kony est recherché par la Cour pénale internationale avec ses deux principaux adjoints pour crime de guerre étaient entre 25 et 40 lors de ce raid meurtrier qui a duré du 14 au 17 décembre selon HRW. L'ampleur du massacre a été confirmée mardi par la division des droits de l'Homme de la Mission de l'ONU en RDC selon qui au moins 290 personnes ont été tuées et 150 autres enlevées par les rebelles.

Pourtant mardi,ce ne sont pas les rebelles de Joseph Kony qui viennent démentir mais bien le gouvernement de Joseph Kabila par la voix de son ministre de la Justice et des Droits humains Luzolo Bambi Lessa qui a jugé exagéré le bilan fourni par HRW et nié l'existence d'un massacre.

Non seulement ces incapables ne protègent pas les congolais à l'intérieur de nos propres frontières mais se permettent meme de minimiser les drames des familles,des populations entières. Luzolo Bambi Lessa avance que le chiffre de 321 victimes annoncé par Human Rights Watch est manifestement exagéré.

Il s'agit des victimes dans la population civile qui ne dépassent pas le chiffre de 25, a affirmé sans sourciller Monsieur Luzolo dans une déclaration transmise à l'AFP.
Et de continuer sans rire, il n'y a pas eu de massacre comme l'affirme le rapport, mais quelques personnes attaquées au passage par des éléments incontrôlés de la LRA qui sévissent notamment dans le nord-est du pays a-t-il ajouté.

Cet homme semble ignorer que la LRA n'est pas une rebellion congolaise qui lutte contre le gouvernement congolais mais bien une rebellion ougandaise.Comment peuvent-ils tout d'abord vivre sur notre sol et cerise sur le gateau en tuant nos populations ? Ce qui semble etre une situation normale pour Joseph Kabila qui s'accomode fort heureusement de cette infamie.

Interrogé par l'AFP, le général Jean-Claude Kifwa, commandant la 9e région militaire des Forces armées de la RDC où le drame s'est noué a simplement fait état d'une petite incursion de la LRA au niveau du chef-lieu de Niangara là où il y a eu assassinat de trois personnes.

Parler de massacre de 321 Congolais ne correspond pas à la réalité, a poursuivi l'officier, estimant à moins de trente le nombre de rebelles LRA qui peuvent être encore en errance en RDC. L'armée ougandaise, qui traque elle aussi le mouvement de Joseph Kony depuis 22 ans a exprimé lundi ses doutes sur les chiffres de HRW.

Vu la population dans la région et le nombre de combattants de la LRA estimé à 200, selon son porte-parole, le lieutenant-colonel Félix Kulayigye. J'encourage le ministre de la Justice ou d'autres membres du gouvernement à mener une bonne enquête sur place pour trouver que c'est au moins 321 personnes tuées.

La société civile a déjà commencé à enregistrer les noms de tous les gens qui ont été tués. Elle en est déjà arrivée à plus de 150 et son travail continue a déclaré à l'AFP Anneke Van Woudenberg, chercheuses senior à HRW. Lundi, le patron de la Monuc, Alan Doss, a préconisé la nécessité d'améliorer la collecte du renseignement et d'adopter une mobilité aérienne plus grande pour combattre les rebelles ougandais qui opèrent en petits groupes mobiles sur de larges territoires.

En Centrafrique, pays voisin de la RDC, des attaques de la LRA ont fait 26 morts dont 10 civils fin mars dans trois localités du sud-est, a indiqué mardi une source militaire centrafricaine. Depuis 2005, les rebelles se sont éloignés de leurs bases ougandaises pour s'installer dans l'extrême nord-est de la RDC où ils étaient moins d'une centaine fin 2009, selon la Monuc, mais aussi en Centrafrique et au Sud-Soudan.

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