jeudi 2 avril 2009

Que reste t-il encore de la séparation des pouvoirs en Rdc !

Je reviens ici sur une épisode politique triste qui vient de s'achever en République Démocratique du Congo au mois de Mars 2009, mais qui sans nul doute aura des conséquences d'une gravité extreme sur la jeune démocratie naissante en Rdc. J'ai parlé de l'entrée des troupes étrangères sur le sol congolais et de l'éviction du président de l'assemblée nationale congolaise Vital Kamerhe sur injonction de Joseph Kabila.


De quoi s'agissait-il ? Mr Kabila en bon démocrate autorise de manière unilatérale sans concertation aucune avec une quelconque autre institution républicaine démocratiquement établie l'entrée des armées régulières de l'Ouganda, du Sud-soudan dans un premier temps pour des opérations militaires à l'intérieur de nos frontières et ainsi traquer la rebellion ougandaise de la LRA installée dans cette partie de la république sans aucune disposition pour les populations civiles congolaises.

Cette prémière entrée bien qu'anti-constitutionnelle et dangereuse pour notre souverainneté et sécurité intérieure ne souleva pourtant pas de tollé au sein de la classe politique nationale .Pourtant aucune disposition constitutionnelle n'autorise le Chef de l'Etat à agir ainsi. Croyant que tout lui était permis, il recidiva un mois plus tard avec l'armée rwandaise.

C'est la levée des boucliers de toute part, d'abord l'assemblée nationale congolaise n'est pas informée de cette décision grave et c'est son président le très zelé PPRD Vital Kamerhe ancien sécretaire géneral de ce parti presidentiel qui le dit. Ensuite c'est Didier Etumba pourtant Chef d'Etat-major géneral des FARDC l'armée nationale congolaise qui s'étonne publiquement d'une telle éventualité avant de se retracter quelques jours plus tard sans doute sous pression.

Que n'avons-nous pas vu ensuite ? Les faucons de l'entourage présidentiel montés au créneau pour réclamer publiquement la tete de Vital Kamerhe au motif qu'il a osé contredire l'autorité morale de leur parti et alliance au pouvoir.
La scène est surréaliste, on se croirait en plein congrès du regime communiste russe et chinois.

Vital Kamerhe se rend bien compte après que la fameuse démocratie kabiliste dont il est un des caciques s'avère etre une illusion.
Le lynchage médiatique dont il a été victime de la part de ses propres amis l'ont sérieusement affecté. Il a essayé le temps d'un soir tenir tete à cette machine infernale de l'injure facile et surtout de l'achat des consciences à coup de billets verts mais rien n'y fait.

De la censure à l'isolement, il finit par lacher prise et courba l'échine devant l'homme à la grande capacité d'écoute, l'espoir du Congo selon Louis Michel.
Cette scène macabre mit pourtant à nu l'état de la démocratie naissante selon le regime de Joseph Kabila et de la séparation des pouvoirs en Rdc.

Que le responsable d'une des institutions de la république à l'occurence du pouvoir legislatif soit ainsi sous la coupe de celui de l'éxécutif, cela démontre si besoin en etait encore l'état de la caporalisation des autres institutions de la république face à l'éxécutif.

Que devons-nous faire pour sauver la nation congolaise en perdition d'une dérive dictatoriale sanguinaire qu'instaure Joseph Kabila ?
C'est connu de tous qu'une démocratie moderne, juste et efficace est celle qui avance grace à l'action combinée de la représentation nationale et de l'éxécutif.
Mais ce n'est pas ce que nous voyons et vivons en Rdc.

Nous avons un président exerçant un pouvoir despotique et sanguinaire mais qui veut tout le pouvoir sans aucune contrepartie. Il exerce déjà tout le pouvoir et fait à chaquefois un aveu d'impuissance, d'incompétence devant les prérogatives de celui-ci.

Il faut pour cela une véritable opposition, une vraie force d'opposition face à ce système économique deséquilibré, un ordre politique injuste.
Une telle opposition exige bien plus qu'une simple critique, une dénonciation.
Pour une fois, nous devons faire le choix de la raison sur l'émotion, de l'intelligence collective sur les institutions d'un seul homme.

Le choix de la démocratie sur la dictature des circonstances exceptionnelles et de l'urgence. Le pouvoir AFDL-CPP-PPRD-AMP c'est un pouvoir du verbe, des discours creux, des promesses non réalisées, de l'enrichissement sans cause, de l'hypothèque nationale et du refrain 32 ans de Mobutisme sans produire aucun résultat de leur propre pratique du pouvoir.

Vivre ou mourir pour la patrie nous vaincrons

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