Et ce, poursuit-il, jusqu’à la mise en place du nouveau Bureau. En guise de motivation, Lumanu invoque la «situation financière confuse qui s’observe au sein de l’Assemblée nationale autour de l’affectation de l’équivalent de USD 700.000. Tout a commencé par la découverte faite, mi-mars, par le président de l’Assemblée nationale que plusieurs importantes sommes d’argent ont été décaissées à la Banque Centrale du Congo pour le compte de la Chambre basse.
Seulement, celle-ci n’a encaissé aucun «franc». Trois montants sont épinglés. A savoir : 2.500.000 USD ; 700.000 USD et 1.550.000 USD. Fin mars, fatigués d’attendre le paiement de leurs primes, des membres du personnel administratif de cette Chambre ont organisé un sit-in devant le cabinet du ministre des Finances. Le chahut a été tel que celui-ci a fini par recevoir les délégués syndicaux qui accompagnaient les protestataires.
Les manifestants voulaient savoir les raisons du non-paiement de leur dû. En vérité, le long bras de fer Kabila-Kamerhe y est pour beaucoup. Le ministre des Finances, Athanase Matenda Kyelu, c’est de lui qu’il s’agit, de promettre à ses interlocuteurs d’«obtenir la restitution» du montant de 1.550.000 USD. C’est ici que l’affaire se corse. Selon Matenda, ce fonds a été «consigné» à son cabinet suite à une «demande» du procureur général de la République, Mushagalusha Ntayondeza Ndi.
Le PGR a agi en exécution de son réquisitoire n° R.I.1260/D.023/16712/PGR/SEC/09 du 25 mars 2009. Ainsi va la justice congolaise. Elle agit là où elle ne devrait pas. On peut gager que ce haut magistrat - qui n’a jamais fait mystère de son inféodation au «clan kabiliste» - a reçu des instructions de la même «Haute hiérarchie». Questions : pourquoi le directeur du cabinet présidentiel intervient-il dans le même dossier que le PGR ?
La lettre du directeur Lumanu aurait-elle été anti-datée ? Pourquoi? Le montant en cause a-t-il utilisé à d’autres fins par la Présidence de la République ? Force est de remarquer que près d’un mois après la rentrée parlementaire, les questions relatives à l’argent occupent le clair du temps des députés. Signe de la petitesse d’esprit qui règne au sommet de l’Etat.
Lundi 6 avril, une commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale, composée de quinze membres, a été chargée d’approcher le ministre des Finances. La commission d’enquête a été mise en place conformément à la résolution de la plénière de l’Assemblée nationale, pour que nous puissions retracer les fonds payés par le trésor public en faveur de l’Assemblée nationale, déclarait le très actif député Emery Okundji.
Et d’ajouter : Nous avons 48 heures et nous ferons rapport à la plénière de l’Assemblée nationale, un grand corps malade. Depuis janvier dernier, l’Assemblée nationale n’a plus rien d’un haut lieu de la démocratie et de la sauvegarde des droits et libertés.
Cette institution nationale ressemble désormais à un grand corps malade. Malade de l’interventionnisme déstabilisant de Joseph Kabila et de sa clique maffieuse.
Après la démission forcée des membres du Bureau, la «Haute hiérarchie», selon la formule consacrée, a dû se faire violence pour accepter l’idée de laisser l’équipe démissionnaire continuer à expédier les affaires courantes jusqu’à l’entrée en fonction du futur staff dirigeant. Ce qui implique l’organisation de l’élection des membres du futur Bureau. Joseph Kabila n’a-t-il jamais entendu parler de la continuité de l’Etat ?
On apprenait finalement que l’élection des membres du futur Bureau sera organisée par l’équipe sortante dirigée par Vital Kamerhe. La «Haute hiérarchie» n’entend nullement s’avouer vaincue. Elle fait proposer, via ses «petits soldats» tapis au sein de l’auguste assemblée, que la charge des opérations électorales, notamment l’enregistrement des candidatures, la préparation des urnes et isoloirs ainsi que le scrutin , revienne au groupe technique de travail.
C’est le compromis trouvé mardi 8 avril par la plénière. Les députés ont débattu toute cette journée pour arriver à cette solution. Si tout va bien, les membres du futur Bureau de l’Assemblée nationale seront élus le 17 avril. Leur installation est fixée au 20. Une chose paraît sûre : Joseph Kabila et sa mouvance sont conscients de leur incapacité à survivre dans un système réellement démocratique.
Ils sont déterminés à museler l’Assemblée nationale ; à placer des hommes liges dans le futur Bureau afin de paralyser la Représentation nationale tout au moins dans son rôle de contrôleur de l’action de l’exécutif. La mise sur pied en janvier dernier de 11 commissions parlementaires chargées d’auditer les entreprises d’Etat mais aussi des établissements publics tels que la Banque Centrale du Congo avait fait l’effet d’un coup de tonnerre au sein de la mouvance kabiliste.
La seule idée d’auditer la Banque Centrale du Congo équivaut à une déclaration de guerre pour Joseph Kabila. C’est là que le «raïs» se restaure pour corrompre la classe politique congolaise. Il est pret à antidater certains documents officiels et à fabriquer carrément d'autres s'il le faut . Ainsi le faux et usage de faux qui est le faux formel est officiellement installé au sommet de l'Etat congolais.
Vivre ou mourir pour la patrie nous vaincrons
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