lundi 8 juin 2009

Joseph Kabila viole volontairement la constitution pour faire entrer le CNDP au gouvernement !

Malgré que la Constitution de la République démocratique du Congo fabriquée à Liège consacre le principe de la séparation des pouvoirs, Joseph Kabila qui est connu pour son gout effrené de l'inconstitutionnalité de ses décisions continue sur sa voie. Et pourtant l'article 91 de ladite constitution définit strictement les domaines de collaboration entre le président et son Premier ministre.

Ces domaines concernent la défense, la sécurité et les affaires étrangères mais pas les finances. Le Premier ministre est responsable devant l'Assemblée nationale qui seule peut le démettre. En décidant de placer officiellement son Premier ministre sous une sorte de tutelle, le président congolais choisit une position très contestable puisqu'elle viole la Constitution.

Quel est son objectif ? Puisque s'il n'a plus confiance en son Premier ministre, il dispose du mécanisme parlementaire pour le faire partir. L'option qu'il a choisi est coûteuse politiquement par ce que pour gagner l'élection présidentielle de 2006, Joseph Kabila a passé un accord avec le Parti lumumbiste unifié (PALU). En contrepartie de son ralliement, le parti lumumbiste a obtenu d'occuper jusqu'a maintenant la primature.

La donne va-t-elle changer ? Joseph Kabila est-il prêt aujourd'hui à rompre cette alliance ? Dans l'entourage présidentiel, on dément que la lettre envoyée au Premier ministre soit un désaveu mais de nombreux Congolais contestent cette version. En fait, Joseph Kabila discute actuellement avec le patriarche du PALU, Antoine Gizenga, pour négocier une sortie en douceur du Premier ministre.

En clair c'est pour amener Adolphe Muzito à démissionner volontairement. Cette option permet d'éviter l'humiliation d'une motion de censure et de rompre trop brutalement l'alliance avec un allié qui peut demain redevenir un rival. Mais rien n'est fait pour le peuple congolais dans ce jeu de chaises musicales. Ce qui interesse tous ces gens c'est conserver leurs pouvoirs.

La décision du chef de l’Etat ne surprend personne. C’est le contraire, donc son silence qui a toujours surpris plus d'un. Tout simplement parce que la gestion du Gouvernement a toujours été calamiteuse sous Joseph Kabila et ce, depuis janvier 2001. Elle n’est caractérisée par aucune initiative courageuse ni incitative.

Elle est également émaillée des décisions controversées autour de la gestion de l’OFIDA, à travers le partenariat avec CTC ; la réforme des Entreprises publiques, pour ne citer que ces deux cas. Mais là où la gestion du Gouvernement Muzito étonne tout le monde, c’est la constitution de son cabinet avec près de 1000 agents dont la moitié constituée des « experts ».

Un cabinet qui concurrence celui du président de la République et le gouvernement, composé d’une multitude de « super conseillers » avec rang de vice-premiers ministres, ministres et vice-ministres. Sans oublier un « porte-parole » comme si le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, n’accomplissait pas avec sa satisfaction son devoir de porte-parole.

On se retrouve ainsi, non pas avec « un seul mais deux gouvernements parallèles », dont l’un à la présidence comme on a l’habitude de le dire et un autre à la Primature. Du jamais vu depuis l’accession de ce pays à l’indépendance. La conséquence néfaste est là : la saignée à blanc des finances publiques. Dire que le pays est en récession et à court de ressources financières pour imposer une gestion orthodoxe.

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