mardi 16 juin 2009

Cloture de la session ordinaire mars-juin 2009 d'un Parlement caporalisé !

Pas besoin d'etre juriste ou expert en questions politiques pour se rendre compte de l'échec de la session ordinaire mars-juin 2009 du Parlement congolais. Cette session a débuté avec l'affaire Kamerhe. Que n'avons-nous pas vu ? Que n'avons-nous pas entendu ? Toutes les grosses pointures de la mouvance kabiliste sont montées au créneau pour descendre publiquement le président d'alors de l'assemblée nationale.

Comme ça ne suffisait toujours pas, l'AMP qui officiellement avait démandé sa démission engagea certains chroniqueurs, animateurs culturels et journalistes pour achever le travail. Toutes ces personnalités publiques ont debité des accusations graves sur le président d'une des institutions de la république. Quel était son crime ? C'est celui d'avoir émis un avis contraire à celui du Chef de l'Etat qui se définit depuis comme l'autorité morale de la majorité.

Lors d'une émission sur la chaine publique congolaise la RTNC Mr Zacharie BABABASWE, pour ne pas le citer, a déclaré publiquement qu'il y avait des preuves suffisantes prouvant la traitrise de Vital Kamerhe et son alliance avec sa majesté le roi du Kivu Laurent Nkundabatware Mihigo. De tels propos devaient normalement etre suivis de l'ouverture d'une information judiciaire par ce que le président de l'assemblée nationale dans ce cas serait un traitre à la nation.

Mais non ! Au congo de Joseph Kabila les calomnies, les injures publiques sans fondement et ni preuves sont tolerées. Il suffit qu'il soit porté par un fanatique du Rais et que ça concerne ses adversaires ou ceux que lui considerent comme ses ennemis. Et la grande question était de savoir par quel mecanisme, Joseph Kabila se permettait de violer la Constitution en s'octroyant des prérogatives qui ne lui sont pas attribuées.

La session ordinaire devait éclairer la population sur l'accord qui a permis le retour officiel sur notre sol des armées régulières des pays qui nous agressent encore. Le gouvernement devait s'expliquer devant la représentation nationale. Rien n'a été dit et rien n'a été fait. Pour l'AMP la majorité mécanique au pouvoir et son autorité morale Joseph Kabila, l'entrée massive des armées étrangères sur notre territoire national est un fait divers.

Ni le premier ministre, ni le ministre de l'intérieur, ni le ministre des affaires étrangères, ni celui de la défense nationale encore moins le Chef d'Etat-major géneral des FARDC n'a été interpellé et n'est venu s'expliquer. Ne parlons meme pas de qui aurait pu etre démis de ses fonctions pour cette faute grave aux conséquences incalculables.

Ainsi va la Rdc depuis que l'AFDL-CCP-PPRD et la coalition AMP-PALU-UDEMO sont au pouvoir. Le successeur de Vital Kamerhe au perchoir de l'assemblée nationale le PPRD Evariste Boshab qui vola l'argent de la SNEL lorsqu'il était directeur de cabinet de Joseph Kabila trouve quand meme malgré tout que la session ordinaire mars-juin 2009 a été une réussite.

Je ne sais vraiment pas de quelle réussite il a parlé dans son mot de cloture de la session ordinaire. Peut-etre celle d'avoir réussi à rendre le Parlement une simple caisse de résonnance. On comprend mieux pourquoi rien ne réussit plus dans ce pays et surtout pourquoi il n'y a plus d'hommes d'Etat en Rdc capables de porter l'aspiration de la nation.

Pour moi, la session ordinaire mars-juin 2009 a été non seulement un échec cuissant pour le peuple congolais mais aussi elle a été une session honteuse où la représentation nationale a étalé à la face du monde entier ses lacunes et ses incapacités chroniques à comprendre que notre intégrité territoriale et notre souverainneté internationale ne seront plus jamais sacrées, respectées. Vivre ou mourir pour la patrie, nous vaincrons.

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