Le vide juridique

Depuis minuit, Joseph Kabila n'est plus président de la république selon la constitution de la RDC. Cette situation pour peu inadmissible révèle le manque de sérieux des politiques congolais. La loi est faite pour être respectée par tous. Mais en RDC, ce n'est pas le cas. Le respect de la loi se fait au bon vouloir de quelques inciviques qui se croient tout permis.

Ce que beaucoup de gens sérieux voulaient éviter est tout de meme arrivé. Comme la RDC n'a jamais été une démocratie, je crains que cette déstabilisation voulue, programmée même ne soit pas du tout un hasard. Joseph Kabila et son complice Ngoy Mulunda savent exactement ce qu'ils mijotent. C'est un piège consistant à présenter l'opposition comme étant non seulement irresponsable mais organisatrice des troubles.

Qui peut me dire qu'il comprend quelque chose à la publication des résultats de la présidentielle ? Qui peut croire que 4 millions d'électeurs ont tous voté comme un seul homme Joseph Kabila au Katanga sur 4 millions et demi des votants ? Qui peut croire à la sincérité d'un homme comme Ngoy Mulunda qui a été jusqu'avant-hier encore conseiller spirituel de Joseph Kabila et qui dit toujours une chose et fait son contraire ?

Quelle a été la logique des publications partielles des résultats ? Comment comprendre que les résultats de Kinshasa où les moyens de communication sont meilleurs et où sont basés les sièges de toutes les institutions mais qui votent toujours contre ce pouvoir vacillant soient diffusés au compte goutte.

Qui commande aujourd'hui en ce moment la RDC et sur quelle base juridique ? Comment un président encore candidat et ce, avant la publication des résultats se comportent en juge et partie ? Qui peut croire à la transparence de cette bande de voleurs avérés des deniers publics ? Cette incertitude qui pouvait être évitée n'augure rien de bon.

En attendant, le vide juridique qui s'installe ouvre grandement la porte à toutes les inquiétudes possibles. Dans une aussi grande métropole de plus de 10 millions d'habitants qu'est la capitale Kinshasa, un tel climat est à craindre. Il aurait fallu juste que la CENI respecte la volonté du peuple congolais en publiant les résultats tels qu'établis dans des PV aux sorties des urnes le 28 novembre 2011.

A la place, Joseph Kabila choisit l'opacité totale à la transparence démocratique. Il se permet même de mettre en danger la vie de toute une nation juste pour se satisfaire d'un pouvoir qu'ils n'exercent même pas. Tout ça, pour accorder encore et toujours des avantages à sa famille et à ses amis.